« Dieu Soleil. »

Avec Sinistra

Et encore une fois, la dame soleil s’était éloignée de ses terres bien aimées. Ses sabots foulaient le territoire du Dieu Apollon. Elle ne le connaissait pas bien, ce dieu là. Rien que son nom et le pourquoi il fut crée : Dieu du soleil et des purifications. La robe de la jument brillait en ses terres comme pour montrer au Dieu soleil qu’elle n’était pas là pour lui apporter préjudice. Non, Shawari se promenait simplement. Elle en avait marre de fouler toujours les mêmes lieux et coins. Il fallait qu’elle découvre d’autres endroits pour ne pas mourir sotte. Les pas de la belle la conduisirent sur une immense falaise. Et, même si grimper ce mur fut chose peu aisée, elle y parvint à coup de détermination et de petits bonds de pierre en pierre. Elle rejoignit finalement un maigre chemin taillé dans la roche et, à mesure que ses pas produisaient quelques petits « clop clop » contre la paroi, le paysage se dessinait tout autour d’elle.

Mais la douce ne s’arrêta point tant qu’elle n’atteignit pas le sommet. C’était là son but. Rejoindre le promontoire du monde et observer les lieux d’un nouveau regard. Un peu à la manière d’un Dieu. D’une déesse plutôt. Mais sans prétention, quoiqu’un peu désireuse. Elle se savait mortelle et non déesse. En son for intérieure, devenir déesse serait comme être anoblit par Zeus lui-même. Mais, c’étai chose impossible. Elle ne le savait que trop bien. Shawari atteignit finalement la fin de son ascension. Parvenu au sommet, ce ne fut pas le paysage qu’elle croisa de son regard azur mais la robe sombre d’une damoiselle. Un instant coi, la dame isabelle fit quelques pas en avant, se positionnant non loin de l’étrangère. Elle détourna son regard de cette dernière pour jeter un œil aux alentours.

La beauté des lieux lui sauta aux pupilles alors qu’elle s’émerveillait devant tant d’immensité et de splendeur. Immobile, elle laissa échapper un long soupir d’exaltation. Sa robe brillante perlait d’écumes et de sueurs à cause de cette ascension fastidieuse. Mais là voilà arrivée. Seulement, c’était raté si elle avait voulu se retrouver seule avec elle-même.

« - Bonjour, fille d’Hadès. » Commença-t-elle, reconnaissant l’odeur propre à Satan sur cet être obscur. « Cette vue est magnifique. On croirait y voir un promontoire pour les Dieux. »

« Tout petit. »

Avec Sinistra

Un être sans sentiment, vraiment ? Cela n’existait pas. Chaque être éprouvait des sentiments. Que ce soit la haine, l’amour, la tristesse. Les émotions étaient aussi variées que les équidés peuplant le monde. Ainsi, même si quelqu’un se pensait dénué d’émotions et de sentiments propres : tout ceci sonnait faux. Shawari s’ébroua quelque peu, essayant de se débarrasser du surplus d’écume qui perlait sur sa robe solaire. Cela lui collait aux poils et c’était très désagréable pour notre dame. Puis, après avoir fait quelques pas calmement en s’éloignant de la falaise, elle se tourna une nouvelle fois vers sa comparse obscure, dardant ses prunelles de jais sur celle-ci.

" Bonjour. Je suis Sinistra, et vous êtes?"

La dame ébène n’avait pas fait attention à sa précédente phrase, se perdant dans sa contemplation du monde minuscule. Shawari acquiesça doucement, un sourire aux lèvres alors qu’elle se tournait vers le précipice sans jamais s’approcher de trop près. Elle tenait à sa vie. Et elle ne connaissait guère cette jument. Les suppléants d’Hadès étaient-ils dignes de confiance ? Elle n’en n’était pas sure alors elle préférait rester prudente. Finalement, la demoiselle se risqua à briser le silence seulement dérangé par le vent léger du plateau.

« - Shawari. Je suis enchantée, Sinistra. » Répondit-elle poliment.

Enchantée ? Oui, elle l’était. Rencontrer de nouveaux équidés, apprendre à les connaître et à les dompter. S’en faire des amis ou des ennemis, s’en méfier ou se confier. Tous ces êtres représentaient les personnages de sa nouvelle vie alors elle devait vivre avec eux. En osmose ou pas.

« - Tout à l’air si petit vu d’ici. » Dit-elle en souriant.