Chilam arrivait calmement près de cette fontaine si attirante. Le soleil était au rendez vous pour une fois et il éclairait somptueusement les lieux. Les oiseaux chantaient gaiement. Il ne pouvait qu'être bien. Il sillonnait entre les arbres, sa robe de bronze brillant de milles feu. Bientôt il perçu le clapotis de l'eau. Il s'y laissa bercer et conduire. Une fois arrivé il fût subjugué par la beauté des lieux. Il but quelques gorgées de cette eau sacrée. Il se trouva nez à nez avec un oiseau blanc. Un oiseau de neige. Il sourit. Peu importe où il allait il le suivait. Mais un craquement fît s'envoler l'oiseau. Chilam tendit ses fines oreilles ourlées de noir et redressa sa tête et son encolure puissante. Il guettait les environs, attendant avec curiosité la venue d'un inconnu.

Il accueillit la jument aux crins d'or avec un léger sourire. D'emblée il avait abandonné sa méfiance. Elle brillait d'une énergie attractive et positive. Le soleil soulignait ses courbes. Il fut obligé de reconnaître qu'elle était jolie et qu'elle se fondait sans contraste dans ce décor angélique. Il observa l'oiseau se poser sur elle. Alors elle en avait un aussi ? Il parcourut des yeux les arbres et finit par repérer le sien. Il sourit plus largement et ce sourire illumina davantage son visage. Il se retourna vers elle apres avoir une nouvelle fois balayé les lieux du regard.

En effet, cela s'approche de l'Eden. Quelle est votre nom jeune demoiselle ?


Ses yeux brillaient d'un doux éclat. Il regarda la fontaine et rentra dans l'eau. Il joua un instant avec ses naseaux dans l'eau. Il finit par se redresser apres avoir bu de ces lèvres de velours. Il secoua sa tête et marcha quelques pas dans l'eau avant de regarder de nouveau la jument Brune. Il attendait patiemment qu'elle parle pour pouvoir mettre un prénom sur son jolie visage.

Aphrodite. Il acceuillit le nom de cette pseudo déesse dans un sourire. Il lui allait fort bien. Il observa les fleurs qui étaient savement mêlées à la crinière dorée. Elles étaient toutes superbes, à l'exception d'une qui avait triste mine. Il s'approcha alors d'Aphrodite. Il se mouvait comme un félin, avec agilité et élégance. Ses naseaux effleurerent son encolure, elle pût sentir son souffle chaud et la douceur de ses lèvres charbonnees. Il attrapa la fleur malade au bout de celle-ci. Il en prit une autre. Une rose d'une rare beauté. Et la mit dans ses crins. Il reprit la fleur fatiguée et alla la déposer à la surface de l'eau où elle fila vite vers l'horizon. Il la regarda partir avec un léger sourire. Beaucoup le prendrait pour fou, mais il appréciait simplement les choses les plus simples de la vie. Il la regarda de nouveau et se mit à parler de sa voix suave.

En effet, mais après tout cet endroit peut être vu rempli de péché selon certains points de vues. Mais je ne me suis pas présenté, je me nomme Chilam, enchanté.

Il lui sourit et fit une légère révérence. Il ne faisait pas ça pour la séduire, non, c'était simplement sa manière d'être, envers les juments tout du moins. En regardant sa robe une nouvelle fois il se fit la remarque qu'il n'avait jamais vu pareil robe. Pourtant il en avait vu, des belles comme des moins belles, mais celle ci était particulière avec ses reflets cuivrés et ses crins qui semblaient se nourrir du soleil. Il finit par raccrocher son regard au sien, ne voulant paraître impoli en la fixant trop ardemment.

Il la regarda exécuté sa révérence et la contempla juste avec respect. Sa politesse était telle qu'elle passait parfois pour un masque. Il dévoilait rarement des sentiments, des émotions. Non pas qu'il soit insensible ou qu'il chercher à le cacher. Non, c'était pour lui une grande marque de confiance qui ne se donnait pas à tout le monde. Il sourit à sa phrase. Cette fois c'est lui qui pût sentir sa douce odeur sucrée délectable. Il inspira doucement, imprégnant l'odeur de la jument au plus profond de lui. Il savait qu'il n'oublierai jamais, sans savoir pourquoi il se souvenait de tout au détail près. Mémoire photographique s'en doute. Il ne montra rien du moins. Il étendit son encolure musclée vers elle et lui chuchota une réponse à son oreille.

En effet, et en toute sincérité, ils ne savent pas ce qu'ils perdent.

Il fouallia l'air de sa queue de nacre puis ramena sa tête à la normale. Il eût un léger sourire de coin. Un sourire presque enfantin, entre l'amusement et le côté espiègle. Il finit par s'en aller marcher. Il passa alors près d'elle, leurs peaux se toucherent mais il nen fît rien. Bien sûr un frisson électrique l'avait traversé, mais en faire plus serait abusé. Il était gentleman, pas aguicheur. Il rentra dans un endroit plus large et plus profond de la rivière. Peu à peu il s'enfonça dans l'eau jusqu'au ventre. Sa robe donnait des reflets d'ors à cette source vitale de vie. Il pivota sa tête et la regarda bien qu'elle soit de dos. Il prit un sourire cordial, l'invitant à le rejoindre dans cette eau à la température délicieuse. Ainsi il prenait un air de Spirit des temps modernes. Il était beau, simplement, et elle aussi. S'accordant parfaitement dans ce paysage enchanteur.

Il aperçu cette lueur qu'il voyait briller de temps à autre dans l'oeil des juments. Il n'allait certainement pas aussi loin qu'elle le désire, ou alors son respect les impresionnait t'elle ? Peut être que la jolie Brune croyait qu'elle ne lui plaisait pas ? Si tel était le cas, elle se trompait, il l'a trouvait tout à fait appréciable bien qu'en effet, il reste impassible. Si elle attendait qu'il lui fasse juste une saillie à la va vite elle se trompait. Ce n'était pas son genre, et bien qu'il apprécie ce côté d'une relation, qu'elle fût futile ou sérieuse, il prenait toujours milles précautions, parfois trop. En repensant à certains moments de sa vie il sourit. Il s'estimait heureux d'avoir vécu cette vie, bien sûr il avait perdu des proches et connut la violence, mais après tout c'est ce qui donnait l'expérience de la vie. Il sortit de ses souvenirs lorsqu'elle entra dans l'eau. Elle l'eclaboussa joyeusement, tout en arborant ensuite un sourire bien mignon. Il garda ce léger sourire quil quittait rarement et qui lui donnait cet air de bad boy. Il décida de ne pas faire semblant. Il roula son encolure et se mi à claquer un antérieur puissant dans l'eau, les trempant totalement tout les 2. Il la regarda, l'air de dire : Tu veux jouer ? Alors on va jouer ! Il finit par arrêter ses enfantillages, non sans une lueur de défi dans le regard. Il finit par s'ebrouer, la trempant un peu plus. Il redevint plus sérieux lorsqu'elle posa sa question. A vrai dire il n'y avait pas réfléchi. Il se rememora les 7 capitaux dans sa tête avant de trouver celui qui lui correspondait le plus.

La luxure certainement. Et vous ?

Il prit un sourire énigmatique. A vrai dire la gourmandise lui allait bien aussi, mais pas autant. La luxure était si vaste, elle allait d'un effleurement à l'acte. Du moins il ne précisa pas.

Il rit en voyant son air lorsqu'elle fût immergé par l'eau qu'il lui envoyait. Son rire était éclatant et réchauffait l'atmosphère après la douche froide. Elle avait d'abord arboré un air béat avant de prendre un air suspect. Finalement, elle avait dû comprendre que ses attaques s'arrêteraient et avait repris un sourire jovial. Il était temps, son visage se fermait de manière inquiétante quand elle ne souriait plus, bien qu'il n'est bien sûr, pas peur d'elle. Il observa l'eau qui dégoulinait lentement de son corps sombre. Elle était remarquable par sa beauté, mais ce n'était pas la première fois qu'il trouvait une jument particulièrement jolie, bien que Aphrodite est une robe qui semblait avoir été brûlé par la force de soleil qui avait alors pris congé dans ses crins blonds. Il l'écouta donné son avis et fût d'accord de suite. Il lui sourit.

Il eût un sourire en coin. Il finît par la rejoindre en bondissant avec élégance hors de l'eau. Il passa à côté d'elle l'effleurant de nouveau. Il s'arrêta épaule contre épaule. Il souffla son air chaud sur sa peau fine et perlée de gouttes d'eau. Il fît glisser ses doux naseaux sur son dos avant de revenir sur le garrot. Finalement après avoir trouvé un endroit approprié il se mit à lui grattouiller le garrot. Ses mouvements étaient brefs mais agréables. Chaques muscles de son encolure se contractaient régulièrement laissant à Aphrodite d'admirer sa force si il le souhaitait. De son côté il pouvait regarder à sa guise bien qu'il s'en abstient, préférant profiter du moment en fermant ses yeux. 

Il profitait doucement de ce moment. Son rire était chaud et agréable et tintait comme le doux bruit de cristal. Il sentait son corps frissonné et cela lui plaisait. Il était encore apparemment capable de séduire, même de jeunes créatures. Il sourit à cette pensée et releva la tête quand elle s'ébranla, faisant onduler son corps cuivré. Il reprit en massant la naissance de son encolure avec ses dents. Il appréciait tout autant ses lèvres qui couraient sur son dos. Mais encore une fois il ne montra rien, jouant de son mystère. Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. Il finit par rouvrir ses yeux, s'abstenant de faire glisser son regard sur elle. Il fît un pas de côté tout en tournant la tête de son côté. Il eût un sourire en coin et se mît à mettre sa queue en panache tout en fouillant un peu l'air. Il roula un peu l'encolure faisant gonfler ses muscles. Bientôt toute sa robe nacré prit des courbes à faire pâlir bon nombre d'étalons.

Il était prêt à se lancer dans un coup de rein. Son regard était joueur et brillait d'une douce lueur. La force tranquille face à la jument de feu, voilà qui caractérisait bien ce duo improbable.

la passion et la folie ne sont séparées que par une fine limite.





La réaction de la demoiselle de bronze et d'ivoire sembla le satisfaire, et le poussa à accentuer ses mouvements. Elle le laissait faire. Sa neutralité et son mystère la poussait à s'intéresser plus encore à lui. Le grand nacré estompa ses mouvements, et il semblait s'empêcher de faire courir son regard sur elle. La jument darda droit dans ses yeux un regard incompréhensif. Mais elle passa, ne voulant pas occuper son esprit à cette vague question. Il s'éloigna d'un pas, mais gardait le regard dans ses yeux sans fond. Aphrodite le suspectait d'avoir une idée derrière la tête lorsqu'il afficha un petit sourire malicieux. Il contractait chaque muscle de son corps dénué de défauts. Souhaite-t-il se faire désirer? Et elle décida de rentrer dans son jeu. Elle le dépassa, l'effleurant à son tour, et panacha sa charmante queue blonde. Elle feint la lassitude, plongeant ses yeux adorables dans les siens.

- Êtes-vous sûr, de suite? Profitons un peu de cette place enchanteresse ...

Elle effectua quelques pas devant lui, avant de lui lancer un dernier regard < je t'ai bien eu, n'est-ce pas? > et elle banda ses muscles postérieurs, avant de se propulser vers l'avant à une hallucinante vitesse. Elle usait de toute son agilité pour sillonner entre les olympiens, aurai et autres dryades, riant aux éclats de cette voix inspirant le bonheur et .. le rire.

Il regardait feindre de toute l'incompréhension possible. Cela le faisait rire à l'intérieur de lui. Il aimait le mystère, cela donnait un charme à la vie. A quoi bon tout révéler ? Il vaut mieux en garder un petit peu pour chaque jour. Alors qu'il marchait, tous muscles en action, elle rentra enfin dans son jeu et se mît à se pavaner. Leurs peaux se touchèrent laissant une trace chaude sur son flanc. Mais il resta concentrer à la fixer au plus profond de ses yeux de biche. Il écouta ses paroles mais resta muet. Ils connaissaient ces jeux par coeur, bien qu'il ne s'attendait pas totalement à ce qu'elle parte si vite. Il l'observa prendre toute sa force nécessaire et décoller comme une fusée. Elle serpentait entre les obstacles de la nature avec une grande agilité et faisant raisonner son rire ensoleillée dans toute la forêt. Il avait sourit en voyant son regard. Il avait deviné mais l'avait laissé partir. Elle voulait jouer à la course, bien, alors ils joueront. Mais d'une manière différente. A sa manière. Il se lança au galop derrière elle, attendit le moment propice et disparût dans d'épais fourrés. Elle était rapide, mais lui connaissait ces Terres par coeur. Totalement invisible, et trop loin pour qu'il puisse l'entendre il se mît à galoper à toute vitesse au milieu de rochers, d'arbres et de ruisseaux. Une fois bien trop enfoncée dans la forêt pour qu'elle l'entende, il s'arrêta net, faisant retomber le silence qui était juste agrémenter par le rire lointain de la jument cuivrée.

and a lion, a lion, roars would you not listen?





Elle était partie à une vitesse affolante, sans même savoir où ses pas la menaient, laissant pour seul indice de localisation à Chilam, son rire. Qui s'estompa fort rapidement lorsque les pas du mâle ne tintèrent plus à son oreille. Progressivement, elle ralentit son allure, les oreilles droites mais hyperactives. Elle promenait son regard sur les 360 °C qui l'entouraient. Le silence était parfait, sans prendre en compte le bourdonnement paisible des abeilles se baladant de fleur en fleur, le joyeux chant des oiseaux qui rendaient hommage à Gaïa et Artémis en gazouillant une ode à la nature. Mais il manquait un son à cette composition boisée. Il manquait la robe nacrée du mâle, son rire mâle et grave, son souffle sain et chaud. Les sens de la jolie blonde étaient au maximum de leurs capacités.

- Chilam ?

Dans chacune de toutes les paroles qu'avait prononcées Aphrodite, il y avait éternellement un plein d'émotion. Et là, dans ce seul nom qu'elle eût à dire, elle avait mélangé de l'incompréhension, de la panique, et peut-être aussi une once de déception. Déception que le bel étalon se soit envolé soudainement, l'abandonnant ici sur un territoire qui n'était point même sien. Et il eût était peinant de la voir raisonner sur toutes les possibilités de cet abandon brutal.

Il attendit un moment une réaction. Et ce qui l'attendant, arriva. Son rire cesse ainsi que le bruit des sabots de la pseudo-déesse sur le sol garni d'une végétation luxuriante. Elle l'entendit prononcer son nom. Sa voix était mêlé de panique, d'incompréhension, mais il ne saisit pas la déception. Il avançait vers elle sans un bruit. Il ne la voyait pas car il était perché sur un promontoire doté d'épaisses fougères et d'arbres flamboyants. Il finit par la voir dans une brèche, mais seulement la pointe de sa queue dorée. Il se retira tout de suite, sachant qu'elle pouvait sentir son regard. Il attendit encore quelques minutes que la jument cherche autour d'elle, se fasse quelques scénarios avant d'apparaître. Il aimait être désiré, tenir les gens en suspens sans pour autant leur faire de mal. Trop de respect pour les juments, trop gentleman encore une fois. Il écoutait doucement le bruit des oiseaux et le murmure du vent qui se glissait entre les plantes. C'est alors, au moment le plus innatendu qu'il entra de nouveau en scène. Il bondit hors de la végétation et sauta du promontoire, atterrissant deux mètres plus bas juste devant Aphrodite. La suite fût immédiate et tout en élégance. Il pivota ses hanches de manière à être face à elle avant d’exécuter une révérence des plus parfaites, les naseaux au sol.

Il releva la tête, la regardant derrière son toupet doré. Il prit un sourire en coin, l'air innocent, fier de son coup.

if a child, a child cries would you not forgive them?





L'absence du mâle commençait sérieusement à l'agacer. Les mâchoires serrées, elle tentait, sans bouger, d'apercevoir un éclat doré, sans succès. Alors que de ses naseaux s'échappait un souffle colérique, un grondement naquit dans sa gorge. Elle entreprit alors de quitter la forêt, lorsqu'un éclair nacré surgit non loin de là, et se précipita en face d'elle, s'aplatissant au sol. Elle le toisait de toute sa hauteur, agacée, et la surprise de son apparition brutale ne contribua qu'à attiser son irritation. Et il releva la tête, tout à fait fier. Les prunelles de la jolie brune roulèrent dans leurs orbites. Elle pinça les naseaux, les oreilles orientées vers l'arrière.

- Ce n'est guère amusant, je n'apprécie point le tien comportement!

Elle resta là devant lui, quelques instants, à le regarder de son air crispé. Et elle tourna les talons, repartant vers la fontaine. Même si elle était fâchée contre lui, elle espérait secrètement qu'il la rejoigne.

Il sentait son agacement et ne le comprenait pas vraiment. Son petit manège n'avait pas eu le succès escompté. L'avait-on réellement abandonnée pour qu'elle réagisse ainsi ? A moins que ce ne soit parce qu'elle tenait à lui et qu'elle s'inquiétait ? La deuxième solution ne le satisfaisait pas. Il était beau. Du moins c'est ce que le monde lui disait. Mais au fond de lui il n'y avait jamais vraiment cru. Lorsqu'il voyait son reflet il ne voyait qu'un être difforme portant une robe étrangement insignifiante. Bien sûr les compliments lui avaient donné confiance et il se donnait le droit de jouer de son physique auquel il ne croyait pas. Et le plus étonnant c'est que ça fonctionnait. Alors il avait continué, cachant la misère qui se trouvait au fond de son coeur. Il avait peut-être le physique, la sagesse et tout le reste. Mais il lui manquait un chose des plus importantes. Une chose qu'il n'avait guère pu avoir et qui ne s'achète pas. Voyant qu'elle s'éloignait il abandonna ses pensées et la rattrapa au petit trot. C'est fou ce qu'il n'aimait pas contrarier les gens. Sauf les abrutis, mais c'était différent. Il reprit donc le pas à ses côtés, gardant 1m de distance. Il avait beau être un rigolo il n'était pas stupide au point de se coller à une jument énervée.

Il la regardait et lui parlait d'une voix si sincère qu'on ne pouvait se tromper sur ses bonnes intentions. Il avait horreur de contrarier les juments, cela lui froissait une partie de lui. Toutefois, contrairement à ce que l'on pourrait s'attendre il n'était guère immature. Il savait reconnaître une jument qui jouait avec lui et il détestait ça, au point de la renier de la gente féminine. Non pas qu'ils refusent les juments différentes, non. Juste qu'il n'appréciait guère celle qui se prenait pour des grandes manipulatrices. Alors il ne faisait pas ce qu'il n'aimerait pas qu'on lui fasse, soit, faire du mal. Même si au fond de lui il en avait largement les capacités.

Tout la forêt semblait retenir son souffle, comme ci tous les êtres de cette endroit retenaient leur souffle pour connaître l'issue de cette querelle. Les oiseaux ne volaient plus et restaient sur leurs arbres. Les cigales avaient cessé de chanter sous le soleil. Et même le vent avait baissé en intensité. Les seuls bruits encore audibles étaient le léger clapotement de l'eau au loin et le son de leurs respirations qui se mêlaient dans l'air doux de cette journée. 

yeah i might seem so strong, yeah i might speak so long, i never been so wrong.



 

Elle ne pouvait tenir à lui en quelques minutes. Juste, elle s'était sentie lâchement et ouvertement abandonnée. Et elle déteste ça. Mais étrangement, elle n'arrivait pas à lui en vouloir. Elle ne pouvait pas rentrer en conflit avec lui. Et dès qu'il commença à la suivre, elle ne pût s'empêcher de sourire. A sa question, elle s'immobilisa et fit volte-face aussi sec. La pseudo-déesse se mordait les lèvres pour empêcher son sourire d'apparaître. Peine perdue. Son sourire était éclatant. Elle plaignait le mâle: elle était réellement incompréhensible. Son humeur changeait du tout au tout, aussi rapidement et brutalement que le vent changeant de direction. Elle se plaça contre lui, croupe contre croupe, épaule contre épaule. Elle approcha ses affolantes lèvres de ses oreilles dorées.

- Je suis navrée d'avoir réagi de cette façon mais ... ne recommencez plus, je vous en conjure.

Et elle posa ses naseaux contre son encolure, juste quelques secondes, avant de le dépasser et d'atteindre la fontaine. Elle attendit docilement qu'il vienne à elle, un sourire déterminé à rester accroché à sa bouche.

Quelque chose commençait à lui déplaire dans cette rencontre. Comme si quelque chose sonnait faux. Essayait-elle de le manipuler ? De le séduire pour sa vertu avant de s'échapper comme une vagabonde à la recherche d'une nouvelle conquête ? Il ne le savait pas, et seul le futur pourrait lui donner une réponse. Il la regarda sourire et se coller à lui. Il ne broncha pas, se contentant de bouger ses prunelles au rythme de ses mouvements, sans pour autant lâcher le regard de la jument. Il écouta sa phrase. Elle ne semblait pas si affecter. Cela avait peut-être juste atteint son ego ? Il souffla et secoua la tête pour chasser ses pensées. Faire des suppositions étaient inutiles, le mieux reste d'agir. Il la suivit donc après qu'elle ait déposé ses lèvres brûlantes sur son encolure doré. Il passa à côté d'elle, la frôlant au passage. Il rentra dans l'eau, qui n'était pas plus que son boulet, avant de tourner la tête et de la regarder. Il attendait la suite. Elle semblait avoir une idée fixe dans la tête, et il était curieux de découvrir ce que c'était. Il avait toujours un sourire léger, attendant une réaction de la part de la jument cuivrée. Depuis qu'elle avait parlé, la nature avait repris ses droits. Les oiseaux chantaient et voletaient joyeusement. Le vent apportait une brise fraîche et humide. Il n'avait guère besoin de lever la tête pour savoir que la pluie serait bientôt de la partie. Les nuages commençaient à apparaître dans le ciel et bientôt ils purent sentir quelques délicates gouttes tombées sur leurs croupes rondes.

i have a feeling deep down you’re caught in the middle.





Oui, cela avait purement et simplement atteint son ego. Malgré les apparences, Aphrodite était tout à fait capable de se montrer orgueilleuse, sans difficulté. Mais jamais elle ne tenterait de le manipuler. Elle n'enjôlait seulement si elle voulait obtenir quelque chose, ou si elle était en conflit avec sa victime. Or, elle ne voulait ni n'avait rien contre Chilam. Elle pouvait séduire également, mais elle savait pertinemment qu'il aurait des difficultés à céder à ses avances. La muse se contentait donc de rester neutre et gentille, quoiqu'un peu charmeuse tout de même. Le mâle l'avait suivie et dépassée, et il avait plongé ses solides pieds dans l'eau mouvante. Elle l'observait sereinement, jusqu'à ce que des perles d'eau viennent s'écraser sur leurs corps réchauffés par le soleil. La belle brune redressa le col et allongea sa tête aux lignes pures et arabiques vers les cieux anthracite. Elle se mordit doucement les lèvres inférieures, laissant la pluie imprégner rapidement sa robe brûlée. La queue panachée, elle souriait d'un air rêveur.

Il la regardait bouger et apprécié la pluie. Ce fût elle qui lui apporta son odeur salé. Où diable avait-il la tête ? Elle était une Poséidon et elle se promenait tranquillement sur les Terres d'Athéna. Il était vraiment tant qu'Athéna lui rafraîchisse les idées. Il regarda alors Aphrodite, patientant quelques secondes. Il sortit alors de l'eau et vînt se poster en face d'elle avant de dire sur un ton cordial.

Il prit un sourire en coin et attendit une réaction. Le prendrait t'elle mal ? Peut-être le rayerait-elle et ne voudrait plus jamais la revoir ? Cela serait bien dommage, il avait apprécié sa compagnie. Elle avait toutes les cartes entre les mains, à elle de choisir sa voix. 

excuse me for a while,
turn a blind eye with a stare caught right in the middle.





Chilam sembla se réveiller. Il la regardait désormais d'une autre façon. Elle soupira. Aphrodite le regarda sortir de l'eau, l'air un peu ennuyé, connaissant d'avance ses paroles. Effectivement, elle prit ses paroles au mal, car il ne se basait que sur la tribu, alors qu'ils avaient passé un excellent moment. Mais elle ne le montra pas. Elle se contenta de serrer les mâchoires.

- Soit.

Un seul mot. Et elle tourna les talons, sans un regard au mâle, en direction de la forêt qui la mènerait vers ses terres.

Il resta planté là, la regardant partir avec son air impassible. Au bout de quelques secondes il prit le galop et s'enfonça dans la dense forêt que constituait ses Terres. Elle était partie sans faire attention à lui mais cela ne l'atteignait pas. Il avait vécu cette scène tant de fois dans sa vie. Mais aujourd'hui était différent, il appartenait à un troupeau bien démarqué et il se devait de le protéger. Il regarda le ciel et sourit au contact de la fine pluie qui fouettait son visage. La solitude est parfois la plus belle des alliées.

Fin pour Chilam.