I Set Fire To The Rain

Libre

La pluie tombait avec discrétion sur le sol du bois d'Hymnia, mais elle peinait à filtré à travers le feuillage épais des grands arbres y demeurant. Au fur et à mesure l'eau perlait sur les pétales mauves et gracieux des fleurs ou même se déposait sur les têtes des champignons aux pieds des troncs. La Nature était reine ici, après tout, n'était-ce pas celle de la Déesse Artémis ? Tout être vivant, animal ou végétale en ce lieu, était sa création. La flore était resplendissante, l'herbe était grasse et verdoyante, invitant quelconque herbivore à s'y rassasier. La faune, timide, était composée de nombreuses espèces ; biches, renards, hiboux et insectes colorés en tout genre. Une véritable vie avait élu domicile sous l'ombre des immenses arbres sûrement centenaires pour la plupart.
Cette forêt était séparée en deux parties par un sentier de terre brune parsemé d'écorce et de feuilles. Compte rendu de sa propreté ainsi que de la clarté de son tracé, il devait être souvent emprunté, du moins par les chevaux.

En cette fin d'après-midi pluvieux, une petite jument s'y était aventuré. Elle y galopait légèrement, posant dans un premier temps son postérieur droit au sol, puis le bipède diagonal droit, suivi de l'antérieur gauche et enfin elle se projetait dans les airs. Son allure n'était pas bruyante, elle ne s'amusait pas à frapper le sol, elle n'était pas là pour se faire remarquer. Son galop était aérien, calme, mais rythmé par le balancement de son encolure. Son regard brun était à l'affût de n'importe quel mouvement, monopolisant son attention sur les éléments se trouvant sur les côtés. Ses oreilles pivotaient sans arrêt, guettant un bruit, même le plus discret et étouffé.

La pluie avait, en l'espace de quelques minutes, redoublé de puissance, faisant siffler les feuilles fines des arbres. A présent elle ruisselait le long des longs végétaux et s'agglutinait au sol, creusant des trous. Le sentier était encore sec, absorbant l'eau avec soif. Des éclairs strièrent le ciel, illuminant le paysage. Le tonnerre gronda de sa voix puissante. Jabberwocky détestait ce genre de temps, préférant de loin la climat tropicale de ses terres. Ce n'était pas dans son quotidien d'assister à un tel déchainement de la nature.

Un énorme fracas raisonna dans le bois, perturbant la jument. Le lieu était tombé dans la pénombre, seul la lumière de l'orage était encore visible. L'Apollinienne pila brusquement, s'arrêtant brutalement dans sa course. Elle ne pouvait continuer dans ces conditions, c'était bien trop dangereux. Mais que faire ? Restée inerte ou se risquée à continuer d'avancer ?